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JEAN DESPRÉS

Jean Després (1889-1980) est né à Souvigny sur Allier en 1889. Peut-être faut-il y voir un signe du destin, puisque 1889 est l'année de l'Exposition Universelle mais surtout l'année où l'on finit d'ériger la Tour Eiffel, symbole de la révolution industrielle et des nouvelles techniques mais essentiellement symbole d'un esthétique de métal et de rivets mêlés dans une géométrie infaillible, des éléments qui nourriront plus tard son œuvre. À quatorze ans, il est envoyé à Paris dans un atelier d'orfèvre du Marais. Il y recevra les premiers rudiments de son futur métier et suivra parallèlement des cours de dessin et de peinture le soir. S'adonnant à cette passion de peindre, il côtoie les artistes du Bateau-Lavoir et se lie d'amitié avec Georges Braque et Maurice de Vlaminck. En 1914, il est mobilisé et se retrouve dans les ateliers de l'aviation où il dessine des pièces et des moteurs d'avion, ce passage l'influencera à tout jamais. La guerre terminée, il délaisse la peinture pour se consacrer pleinement à l'orfèvrerie, la dinanderie et la création de bijoux. Au début des Années 20, il se tourne à nouveau vers la province et reprend la bimbeloterie de ses parents à Avallon (Yonne) pour y exposer ses propres œuvres. Dès lors, il partage sa vie entre Paris et la cité morvandelle, ayant coutume de dire "le crayon à Paris, le marteau à Avallon". En 1925, il fait son premier envoi pour l'Exposition des Arts Décoratifs et Industriels Modernes qui se tient à Paris. Ensuite il présentera des pièces de façon quasi annuelle soit au Salon d'Automne, soit au Salon des Artistes Français ou encore au Salon des Artistes Décorateurs. Des bijoux de Jean Després, réalisés en collaboration avec Etienne Cournault, furent montrés lors de la première exposition de l'UAM (Union des Artistes Modernes). Il participe également aux grandes expositions de 1931 et 1937 ainsi qu'aux manifestations organisées à l'étranger. Parallèlement, ses créations demeurent visibles à Paris, à la Galerie "L'Art et la Mode" dans un premier temps puis, ensuite, dans sa propre boutique de la rue de La Trémouille. Durant toute sa vie, car il a travaillé pratiquement jusqu'à son dernier souffle, son œuvre s'est articulée autour de trois axes principaux qui interagissaient entre eux : - ​La création de bijoux, avec comme particularité une utilisation rare des métaux précieux et des pierres précieuses au profit de l'argent allié à la laque, au corail, à l'ivoire, aux pierres semi-précieuses, à la céramique avec Jean Mayodon ou au fixé sous-verre avec Etienne Cournault. Il donne la priorité à la forme et aux volumes architecturaux, inspirés de la mécanique et du cubisme. Il fut rapidement reconnu comme l'une des grandes figures dans cette spécialité, à l'égal de Gérard Sandoz, Jean Fouquet ou Raymond Templier et eut comme clientes, entre autres, Joséphine Baker ou l'aviatrice Maryse Bastié. - L'orfèvrerie, qui subissait les mêmes influences que le reste de son œuvre avec des formes extrêmement typées et la préférence du métal argenté à l'argent. Les caractéristiques de ses pièces sont les contrastes, parties lisses/parties martelées, cylindres/cubes, métal/palissandre. Il est le seul orfèvre indépendant à avoir la notoriété des grandes maisons comme Puiforcat ou Têtard. Après la deuxième guerre mondiale, sont travail de bijoutier lui sert pour l'ornementation de ses pièces d'orfèvrerie, c'est à ce moment qu'il les pare de gourmettes à maillons plats ou de rangs de perles. Ces applications deviennent alors une réelle signature stylistique. - La dinanderie, probablement l'aspect le moins connu de son œuvre mais certainement pas le moins intéressant. Jean Després ne la pratique que sur l'étain et y explore un univers formel très personnel. Grâce à sa virtuosité, son travail acharné et sa créativité, il devient l'égal du célèbre potier d'étain Maurice Daurat, reconnu comme le Maître du marteau.

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